Stiff Little Fingers
Straw dogs
Jamais guitares n’auront été plus rêches, jamais de voix ne sera aussi désabusée et rageuse pour porter les espoirs d’une jeunesse au bord de l’asphyxie que celle de SLF.
Stiff Little Fingers est la voix de cette Irlande qui n’est d’aucun coté d’aucune partie et qui sait que sa vie ne changera pas, ni sous le joug de Buckingham Palace ni avec les bombes… L’Irlande n’est pas encore le paradis fiscal de l’Europe que nous connaissons et entre IRA et Orangistes difficile de faire son choix pour certains.
Néanmoins ce groupe reste à ce jour la bande son des gravats dans les rues, des soldats patrouillant dans Belfast, des gamins rejoignant les rangs de l’IRA ou slalomant entre ceux-ci pour éviter les emmerdes… Que leurs reste-t-il ?… La bière, le Punk, faire trembler les murs à coup de riffs de guitare (toujours mieux que poser des bombes ou transporter des armes)…
Le premier à me parler de SLF, Domi Maud pote de lycée, me prête Inflammable… Le disque ne quittera pas la platine de la chaine stéréo familiale au grand dam de mes parents… Heureusement à cette époque sans internet ni Spotify ou Youtube, nous avons les cassettes magnétiques vierges peu chères qui nous permettent d’enregistrer nos musiques préférés… et de s’enfermer dans nos chambres d’ados pour écouter les dites k7 sur nos petits magnétophones.
Straw Dog en revanche je le découvre dans le Jukebox du Campus bar… petit rade situé juste devant le lycée Laure Gatet de Périgueux.
Chaque matin avant de rentrer en cours, je prends un café et je glisse une pièce de 1 franc dans le jukebox pour écouter mon morceau favori du moment Straw Dog des SLF…
Un matin pourtant, je pénètre dans le Campus, la goutte au nez, la voix rocailleuse et la gorge en flamme, enfin bref, pas au meilleur de ma forme…Denis maitre des lieux, m’en fait la remarque, vois mon air dépité et après quelques secondes de réflexions me propose un Grog. Vu que je « transgoutte » à grosse « spires » nul doute qu’après j’irai certainement mieux.
Le nectar chaud coulant le long de ma gorge à n’en pas douter me ravive, surtout à 8H30 du matin, mais il manque encore un ingrédient magique à ce breuvage…Je me lève du tabouret, me traine jusqu’au jukebox, sélectionne Straw Dog et dès les premiers accords mon pied bat la mesure (la pleine mesure) ma tête va d’avant en arrière, la journée s’annonce relativement bien finalement.
Aujourd’hui encore dès que je passe ce morceau je repense à Denis du Campus…assez bienveillant pour me proposer un Grog à 8h30 à du matin…
NotesEventuelles
Le skeud