De Gaby à…Trompé d’érection
Bashung… Les premiers flashs me ramènent aux premières Boums dans le garage de parents compréhensifs avec trois spots et un strobo, le tout arrosé de Banga et agrémenté de bonbons haribo-c’était beau la vie…
En rassemblant tous nos 45t nous devions arriver à une dizaine de disques à tout casser et dans le lot il y avait Gaby et Vertige de l’amour… ça passait et repassait, car il y avait aussi Goldman, dont les garçons n’étaient pas particulièrement fans, mais il y avait aussi des filles, et c’était tout l’intérêt des Boums…
Alain Bashung, aujourd’hui je m’en rends compte, c’est la bande son d’une grande partie de ma vie…
Première période, avec Boris Bergman toujours en étroite collaboration avec Bashung, ces deux là travaillent de façon symbiotique, le texte fait corps avec la musique…et ce sera le leitmotiv, la musique est une intention pas un simple emballage.
Quelques années ont passées depuis Gaby et Bashung a fait son bonhomme de chemin traçant un sillon droit et son labour innove avec Play Blessures; si le post punk est un fait établi outre-Manche, dans l’hexagone c’est une autre affaire. J’ai beau chercher dans ma mémoire, mis à part quelques indés, Oberkampf avec P.L.C. Et Cris sans Thème les Métal Boys suite logique de Métal Urbain…on y est pas, vraiment pas.
J’avais suivi l’évolution de l’homme, exit B. Bergman… Bonjour S. Gainsbourg. La collaboration est chavirée mais le résultat est là, toujours surréaliste, l’image prime sur la narration nous prenant la main pour nous emmener dans un Chien andalou musical. Un cadavre exquis qui tape dans le mille…Play Blessure, c’est un son abrasif, guitares et synthés en avant, la voix désincarnée déchirante hallucinée façon toile émeri gros grain, une main de velours dans le gant d’acier chirurgical de Freddy Krueger.
On le retrouve aussi en figure christique dans le Cimetière des voitures de Fernando Arrabal dont il signe aussi la bande son dans la continuité de Play Blessure…je prends cet ovni dans la figure comme un uppercut, pourtant les critiques ne sont pas tendres avec notre rocker Beautiful looser, mais le temps lui rendra justice.
En 82 ou 83 il passera à Périgueux, et j’y suis…Tout de cuir noir vêtu, démarche hésitante, accroché à son pied de micro, il me fait penser à un Gene Vincent moderne…Me souviens d’une critique de l’album dans Métal Hurlant qui lui donnait le surnom de Johnny Rotten’n’Roll français…
Petite histoire personnelle, un pote me prête l’album pour l’enregistrer sur K7, mon daron me propose de le faire faire par une amie à lui qui a une meilleure chaine, je dit top! Le fait est que la dite amie devait passer l’aspirateur pendant l’enregistrement. Le vinyle n’était peut-être pas super clean; enfin bref, Je récupère ma K7 et lors de l’écoute ça commence par « C’est comment qu’on freine » et à peine le morceau entamé le diamant saute sur une poussière et je me retrouve avec 15 mn de c’est comment qu’on freine, c’est comment qu’on freine, c’est comment qu’on freine c’est comment…
Heureusement mon anniversaire arrivait, l’occasion de me faire offrir l’album.
Bashung est parti trop tôt emporté par le crabe, nous laissant des pages vierges à remplir pour l’avenir et des albums à passer sur nos platines pour la postérité…
Enfin j’ai peu parlé de trompé d’érection, mais est-ce si grave Docteur…
Bises à tous.